Il était une fois... VINISUD

Quelle effervescence dans le monde du vin en cette fin Février, il ne s'agit pas de champagne pour une fois mais de VINISUD, remarquable salon regroupant une majorité de vignerons, négociants, restaurateurs, courtiers, étudiants, cavistes, juristes, exportateurs, oenologues, scientifiques, politiques... Tout le monde était de la partie pour découvrir, retrouver, acheter, vendre, échanger, donner, déguster, tout simplement apprécier les vins se regroupant géographiquement autour de cette unité que l'on appelle la Méditerranée. Exit donc Bordeaux Bourgogne, Val de Loire et compagnie et enjoy Sud Ouest, Provence, Languedoc...

BIENVENUE A MONTPELLIER!

C'est sous un soleil radieux et 20°c que le salon commence pour moi... Les parkings sont pleins, je sens que ça va être énorme... Je prends mon badge et me retrouve face à pas loin de 1600 exposants. Inutile de préciser qu'il est bon d'arriver avec un planning déjà fait car les routes sont longues sinueuses et chargées dans un salon et les dégustations, tout comme les rencontres avec des vignerons forts sympathiques peuvent surgir là ou l'on ne les attend pas! impossible donc de décrire dans cet article toutes les bouteilles dégustées, le serveur risquerait de planter, au lieu de ça, je vais faire un bref résumé de belles rencontres: des plans à 3 entre un vigneron, son produit et le consommateur...

Le salon est vraiment grand mais coup de chance, j'ai un sac, un plan, une boussole... après m'être égaré dans les allées aussi variées les unes que les autres, je me prends donc en main et décide de me rendre dans mon jardin favori, j'ai nommé les Côtes du Rhône! l'endroit est vaste mais je reconnais au loin "Les toqués", un regroupement de personnes inspirées, surfant sur la même idée que le travail de vigneron n'est pas synonyme de roundup, d'engrais et pesticides variés mais plus dans l'optique d'un respect de la terre et d'un produit "vrai". 1ère étape Au domaine Richaud pour déguster l'Ebrescade, une des cuvées rescapées de ce deuxième jour... grenache, syrah et mourvèdre donnent ici un vin d'une belle profondeur, de la robe jusqu'à la bouche en passant par les arômes: fruits noirs, cacao, réglisse structurent le tout... les tanins sont présents mais pas grossiers, le tout est ample voire puissant, très bon convient aussi comme adjectif! Merci Marie.

Pas le temps de souffler que j'aperçois au loin le domaine Oratoir St Martin rencontre donc avec Frédéric Alary qui me fait une horizontale de ce qu'il proposait sur le salon, c'est délicieux encore une fois mais n'ayant pas le temps de prendre des notes, je me contente ici de prendre une photo en savourant toutes ces merveilles façonnées d'une main de maître! le brut de cuve étant excellent, j'ai trouvé une nouvelle étape lors des prochains départs pour le sud! Vous reprendrez bien une lichette de P'tit Martin quand même... Je continue donc ma ronde en passant par la cave d'Estézargues afin ici aussi de goûter le nouveau millésime et se souvenir des anciens, Un coucou à Denis toujours fidèle au poste et à la Granacha, toujours fidèle à ses 15,5%.

Le salon est grand, les animations ne manquent pas alors pour continuer cette journée, rien de mieux qu'une variétale de grenache ou défileront tout un tas de bouteilles, du Gigondas au Lirac en passant par le Ventoux ou Séguret... un régal une fois de plus! je finis mon marathon en passant par l'AOC St-Chinian qui me rappelle que le Languedoc-Roussillon regarde de plus en plus vers la bonne direction!

Le lendemain, rebelotte mais accompagné d'amis, on repart sur les Côtes du Rhône pour une dégustation du domaine Montirius, en bio-dynamie depuis 1999.. Gigondas et Vacqueyras nous rappellent ô combien les crus méridionaux peuvent être bons! des arômes, de la couleur, du goût, de la matière...TIPTOP! malheureusement le temps passe vite et il reste tant de choses à voir avant la fermeture... L'équipe repart donc de l'avant, pour s'arrêter 20 mètres plus loin  chez un vigneron atypique qui suscite la curiosité pour n'importe quel vinophile, Mr Philippe Viret, fana des vins élaborés dans des Jarres en argile, de cosmoculture et si il est possible de sourire devant de telles pratiques, le résultat obtenu est surprenant, d'une complexité prouvant que le domaine n'est pas qu'un simple buzz mais qui offre une réponse à la question: le vin, c'était comment avant ? certes, les temps ont changés, les sciences se sont emparées du phénomène mais quand on goûte pour la première fois du vin vinifié en amphore, on se sent...changé. Une minéralité à toute épreuve, une finesse irréprochable, sur le fruit, très subtil, Dolia terre de Grenache... bein c'était super! Je vous conseille d'ailleurs d'aller visiter un jour le domaine, c'est unique.

On continue toujours notre visite pour s'arrêter cette fois-ci à Rasteau histoire de rendre visite au domaine des Escaravailles, qui sait transformer n'importe quelle personne en buveur de Rasteau. Connaissant déjà la superbe gamme de vins proposés, on se dirige vers les VDN dont je tiens encore une fois à souligner l'excellente tenue, Le blanc, composé exclusivement de grenache blanc est à tomber, de superbes notes florales, une bouche onctueuse ambiance vin doux... dommage de ne pas avoir de moelleux au chocolat à côté de moi, j'aurais planté ma tente sur le stand! la route continue donc avec un nouvel arrêt au stand Master class d'Inter-Rhône pour une verticale de Côtes du Rhône sur laquelle ont défilé St Joseph, Cornas, Crozes-Hermitage de 2005 à aujourd'hui avec une belle bouteille de David Reynaud dans la sélection, autrement dit, c'était bon.

D'autres rencontres ont jalonné ces deux jours, notamment une qui m'a fait particulièrement plaisir, il s'agit du domaine Señorio de Barahonda, situé pas loin de Murcia/Alicante/Valencia à Yecla en Espagne, ils m'ont fait découvrir une bouteille contenant du vin au préalablement vinifié puis élevé en musique: "59h 35' 03" soit autant d'exposition musicale en 4 mois. Coïncidence qui tombe à pic, je déguste donc le précieux breuvage qui est en fait un assemblage de monastrell (mourvedre), petit verdot et de carbernet Sauvignon, le tout étant sur le fruit noir assez frais type cassis, mûre, arrosé d'épices et ce qu'il faut de bois, une belle bouteille qui méritait donc sa place ici!

Ainsi s'est donc achevé Vinisud avec ses tops, et ses flops, ceci-dit, je pense que l'on peut être assez fier de la qualité des vins présents, la majorité d'entre eux étant plus que digestes mais malheureusement 2 jours c'est bien trop court, l'an prochain je signe pour trois!!

Au niveau musical de l'affaire, je pensais prendre une musique qui s'accorderait donc avec la belle palette que nous offrent les vins du Sud, partons donc ici sur du rouge avec une musique chaleureuse, onirique, qui en a laissé plus d'un scotché...allez je balance, Wishbone Ash, un bon vieux groupe rock, blues qui débute en 1969 et qui ne s'arrête toujours pas, c'est mélodieux, vous n'avez donc plus qu'à ouvrir votre bouteille et vous laissez embarquer sur "The King Will Come", une musique bien structurée...un sacré voyage.